Skipper Powered by Skipperblogs

Fiche technique Ne Quid Nimis

Utinam est né il y a une quarantaine d'année. Il est sortit du chantier Soubise Plaisance en Charente-Maritime avec une poignée de ses frères et sœurs les Ne Quid Nimis. Ne Quid Nimis signifie : " Ne pas en faire trop ", utilisé par les grecs pour signifier que l'excès en tout est un défaut. Ce grand principe inspirera des millénaires plus tard Lorenzo dans son tube polémique Toujours plus .

Ne Quid Nimis est un monocoque habitable de croisière. Ce voilier à dérive pivotante, gréé en Sloop en tête, réalisé par l'architecte naval Etarn, mesure 10.3 m de long avec un tirant d'eau de 2.28 m.

Voilà, et comme on imagine que toutes les personnes atterrissant sur ce site ne sont pas forcément des aficionados de termes nautiques, on va essayer dans cet article de traduire et expliquer les caractéristiques de ce bateau.

Ne Quid Nimis est un monocoque habitable de croisière.

Rien de très compliqué pour l'instant.

monocoque ça veut dire "mono" : une seule coque. En cela, il est différents des catamarans et des trimarans, qui possèdent respectivement deux et trois coques.

Ce genre de bateaux ne s'appellent pas des bicoques et tricoques. Catamaran ça vient du mot tamoul "katamurran" qui signifie bois lié, et trimaran a été dérivé du catamaran remplaçant le préfixe par un préfixe évoquant le chiffre trois. Voilà ça c'est cadeau.

La coque d'Utinam est en polyester monolithique, ça veut dire que sa coque est constitué d'une couche (mono) d'un assemblage : entre un matériau résistant et un liant

habitable, attention les gars et le meufs et les autres, accrochez vous bien à vos chaises, ça veut dire qu'on peut habiter dedans. Pour être qualifié d'habitable, un navire doit posséder un espace clos permettant d'abriter au moins une personne; ça n'a pas de rapport avec les équipements.

Ce plan d'un autre ne quid nimis trouvé sur internet est assez proche d'Utinam : une cabine à l'avant. Peu confortable dès qu'il y a un peu de mer.

Une cabine à l'arrière tribord, pour "une personne et demi"

Par contre à l'arrière bâbord, il y a une toute petite cabine toilette et une troisième cabine avec deux couchettes superposées.

Le carré est assez spacieux, il y a un évier, un four avec des plaques à peu près au même endroit et la table à carte. La hauteur sous barrot est d'1,90, ce qui signifie qu'à l'intérieur, une personne de plus d'1,90 doit se pencher. Au total on pourrait théoriquement être jusqu'à 6 en se serrant. En pratique, surtout pour du hauturier, un équipage restreint permet de préserver le confort des équipiers.

"hauturier" c'est une définition du type de navigation liée à la distance par rapport aux côtes. En mer, les marins internationaux utilisent l'unité des milles nautiques pour mesurer la distance : 1 mille nautique = 1852 mètres (pourquoi me direz-vous ? vous apprendrez tout ça dans de prochains articles). Le hauturier correspond à de la navigation à plus de 60 milles nautiques des côtes.

de croisière : le but d'un Ne Quid Nimis n'est pas la course. D'après Gildas, avec du vent, Utinam a une vitesse moyenne de 5 noeuds.

"noeud" c'est l'unité internationale de vitesse utilisée en mer. 1 noeud = 1 mille nautique par heure, du coup en équivalence 1 noeud = 1,852km/h.


Ce voilier à dérive pivotante,

La dérive d'un bateau est la partie qui plonge sous la coque et qui enfaite empêche le bateau de dériver sur l'eau. On parle de plan anti-dérive. On vous refera un article pour expliquer tout ça avec plus de détails, mais quand le vent souffle dans les voiles d'un bateau, le bateau dérape sur l'eau dans la même direction que le vent (alors que ce n'est pas forcément par là qu'on souhaite aller). Tous les voiliers ont un plan anti-dérive, mais ces appendices immergés peuvent être de différents types, selon le type de navigation souhaité. On entend souvent le terme "quille" qui est utilisé pour parler d'un appendice dont un poids est placé en bas : l'ajout de ce lest permet au bateau de mieux s'équilibrer. Attention le terme quille ne correspond pas aux dérives fixes : en effet certains bateaux ont des quilles relevables.

Les Ne Quid Nimis disposent d'un appendice qui fait un compromis : Utinam est un dériveur lesté. La coque se prolonge en un aileron (qui pourrait être appelé une quille) très lourd (lesté), et de cet appendice sort la dérive (dériveur).

Enfin, la dérive est pivotante : c'est à dire qu'elle peut être relevée, par un mécanisme de pivot, en quelque sorte elle se "replie" dans la coque. Cela sert à mouiller dans une zone peu profonde; ou de réduire la force de résistance quand le vent pousse dans la même direction que nous.

Sur cette photo, on voit le lest situé au niveau de l'aileron noir, et on devine le début de la dérive, toute petite partie grise sous l'aileron (juste derrière le premier tas de bois). En actionnant un mécanisme depuis le bateau, cette dérive pivote pour être totalement "dépliée" et donc offrir une plus grande surface de résistance à l'eau. Le tout pèse 2 tonnes et 200kg, la dérive en elle-même pèse 80kg.

En arrière de ce tas de bois vous pouvez admirer l'hélice du moteur, et imaginez qu'à gauche du cadre on voit le safran, dans le prolongement de la coque. Le safran, (sous l'action de la barre) s'oriente d'un côté ou de l'autre pour faire glisser l'eau et donc donner sa direction au bateau.

Musique d'ascenseur

Sur votre gauche, un petit schéma présentant différents types de plans anti-dérive.

Sur chaque schéma vous voyez qu'on retrouve l'appendice du safran.

Gréé en sloop en tête

Le gréément d'un bateau c'est tous les équipements qui permettent d'utiliser la force du vent pour se propulser. Il se divise en deux gros spots : le gréement courant, qui bouge : donc les voiles et les bouts.

Alors oui, attention pour les non maritimes : en mer, on n'utilise pas le terme corde. Le terme générique des cordages c'est "Bout", ça se prononce Boute; pas comme les bouts du tarot t'as capté. Donc voilà, les bouts c'est les cordes, sauf qu'on dit pas corde. Sauf le bout qui tient le pavillon d'un bateau, qui s'appelle une corde. - un pavillon c'est un drapeau-. Oui en gros chaque bout à un nom déterminé par son utilisation spécifique. Et il y a un des bouts, qui sert à hisser un pavillon, et celui là on l'appelle une corde. Voilà bisous.

Nous disions donc, le gréement courant c'est tout ce qui bouge, incluant voiles et bouts. On vous fera un autre article sur les voiles et les bouts des voiliers et notamment d'Utinam, ici ça serait trop long et puis il faut que j'aille faire la sieste bientôt.

Musique d'ascenseur

Le reste constitue le gréement dormant qui est fixe. Ces éléments essentiels sont présentés sur votre droite. Les haubans servent à maintenir le mat dans l'axe transversal, ils sont soutenus par des barres perpendiculaires au mat qu'on appelle barre de flèches. Tandis que le pataras retient le mat par l'arrière, l'étai le soutient par l'avant, tout en accueillant la voile d'avant.

Si c'est pas clair, allez vous amusez avec la 3D sur le site Vendée Globe. C'est bien fait.

Toutes les petites pièces qui servent à maintenir la bôme, le mât, pataras, étai, etc etc etc sont également incluses dans le gréement dormant, mais là ça devient du détail, c'est pas capital à comprendre aujourd'hui.

Tout comme il existe de nombreux types de dérives, il existe de nombreux types de gréements. C'est pour ça qu'on dit d'un bateau qu'il est gréé " en " .. patati patata...

Cela veut dire qu'il possède un gréement de type ... patati patata ....

Le Sloop est un type de gréement hyper fréquent, c'est la grande majorité des voiliers de plaisance aujourd'hui. Il possède un seul mat, qui soutient une grande voile, et une seule voile d'avant.

Une variation du sloop est la petite embarcation qui ne possède vraiment qu'une grande voile sur le mat, sans voile d'avant : c'est le catboat.

On peut aussi croiser des bateaux avec un mat mais deux voiles d'avant : les cotres (cutter)

Musique d'ascenseur : voici des schémas illustrant ces différents gréements :

Il existe également des gréements à deux mâts :

Le ketch possède un mat d'arrière -l'artimon- plus petit, qui accueille une voile qui se règle à certaines allures pour équilibrer le bateau. Si cet artimon est placé à l'arrière du safran, on appelle l'artimon un tape-cul et le gréement un yawl.

Enfin, sur une goélette (schooner), le second mat -la misaine-, à l'arrière, est plus grand que celui à l'avant. Ces bateaux sont rares maintenant car ils sont peu efficaces, la division de la voilure rend la remontée au vent difficile.

Revenons à notre Utinam, il est donc gréé en sloop (un mat portant la grand voile et la voile d'avant) en tête : cette précision indique que l'étai (pièce du gréement dormant qui soutient la voile d'avant, remontez les schémas si vous êtes perdus) soutenant la voile d'avant est attaché tout en haut du mas. Par opposition, les sloops fractionnés possèdent un étais attaché à environ 3/4 de la hauteur du mat, et les voiles ne sont donc pas hissées à la même hauteur.

mesure 10.3 m de long avec un tirant d'eau de 2.28 m.

10,3 m de long ça correspond à la longueur dites "hors-tout" c'est à dire entre les extrêmes avant et arrière du bateau. Ca équivaut à 34 pieds. Elle est à distinguer de la longueur de flottaison, (8,95m) qui correspond à la longueur du bateau au niveau de l'eau.

Le pied est une unité de mesure utilisée plutôt dans les pays anglo-saxons, 1 pied correspond à 0.3048 mètre

le tirant d'eau, se définit comme la hauteur de la partie immergée du bateau. On se souvient que notre dérive est pivotante : 2,28m c'est donc la mesure de notre tirant d'eau maximal. Quand la dérive est relevée, on n'a plus qu'1,10 mètre de tirant d'eau, ce qui permet entre autres d'aller dans des zones moins profondes.

Musique d'ascenseur

Est-il nécessaire de vous en dire plus pour l'instant ? Non, nous ne croyons pas, vous avez déjà pas mal d'informations sur ce beau bateau qu'est Utinam.

Si certains points sont obscurs où nécessiterais d'être approfondis, on est à votre écoute pour préparer de futurs articles passionnants à vous en décrocher la mâchoire.

Pour vous mettre l'eau à la bouche, un petit paragraphe sur l'équipement du bateau, que vous découvrirez au fur et à mesure plus en détail, en même temps que nous :

Utinam a un système de barre franche : ce n'est pas une roue de gouvernail mais une barre qu'on pousse à l'opposé de la direction où l'on souhaite aller. Sur une grande traversée, il est indispensable de pouvoir lâcher la barre : pour cela, Utinam possède un pilote auto électronique; et un régulateur d'allure mécanique.

Quand on ne navigue plus à la voile, le moteur prend le relais : ici un moteur Volvo Penta MD 2020.

Pour ce qui est de la survie pour de longues traversées, en terme d'eau, le réservoir est dans les cales et peut accueillir jusqu'à 300 litres. En terme d'énergie, un panneau solaire et une éolienne permettent de recharger les batteries sans compter en permanence sur le moteur.

sources :

https://www.chasse-maree.com/toutsavoir/nommer-les-formes/

https://voilesetvoiliers.ouest-france.fr/bateau/fiche-technique/ne-quid-nimis/

http://m.segay.free.fr/page000100d2.html

http://www.lililamouette.com/le-bateau/tout-savoir-sur-le-voilier-entre-cotes/comment-il-est

https://yachtsinvest.com/faq/sailing-yachts-by-type-of-rig/

wikipedia en balle ,google est notre ami, je rédige pas un mémoire mon frère

Skipper Powered by Skipperblogs